Une demande croissante de la part des patients

Une demande croissante de la part des patients

On regroupe sous le vocable d’« approches psychocorporelles » un ensemble de techniques « se servant du corps comme médiation », explique Virginie Boussard, psychologue, responsable de la prise en charge en relaxation à l’Institut Curie. Encore confidentielles en France, ces techniques non conventionnelles sont pourtant de plus en plus proposées, notamment dans les centres de lutte contre le cancer et les services hospitaliers spécialisés en cancérologie où elles rencontrent un engouement croissant de la part des patients.

À l’Institut Curie, une psychomotricienne intervient ainsi en oncopédiatrie auprès des enfants hospitalisés, et  d’autres professionnels de santé, infirmières, médecins, masseurs-kinésithérapeutes ou psychologues font appel à l’une ou l’autre des approches suivantes : sophrologie, relaxation individuelle ou en groupe, massage et hypnose.

« Depuis plusieurs années, des professionnels de santé pratiquaient de manière informelle la relaxation, le massage, la réflexologie sans qu’il y ait une réelle coordination de ces pratiques, rappelle  l’anesthésiste et diplômée  d’hypnose, le Dr Marie Queinnec de l’Institut Curie. Nous avons donc oeuvré pour regrouper ces pratiques afin de les légitimer et d’en améliorer la cohérence. »

Une demande croissante de la part des patients

À la base de cette démarche, il faut rappeler la volonté des différents participants de se structurer de manière professionnelle pour répondre à la demande croissante des patients à l’égard de ce type de prise en charge. « Dans un premier temps, nous avons mené une véritable réflexion au niveau institutionnel afin de déterminer si ces approches pouvaient influer positivement sur la qualité de vie des patients et si leur structuration au sein de notre établissement était justifiée, ajoute Roselyne Vasseur, directrice des soins. Puis, nous avons défini une  éthodologie pour examiner la faisabilité de ce projet et cerner les difficultés que l’on pouvait rencontrer. Ce n’est que dans un second temps que nous avons agréé ces pratiques qui continuent à être évaluées régulièrement par des études et/ou des questionnaires très précis. »

Jean-Christophe Biffaud, masseur kinésithérapeute, responsable de l’Unité de réadaptation fonctionnelle ajoute : « Le fait d’intégrer cette réflexion et ces pratiques dans l’institution est aussi une façon d’éviter les marchands d’espoir, les fausses thérapies ou les dérives sectaires que l’on peut parfois rencontrer dans ces domaines. » C’est donc une démarche pragmatique qui a poussé l’institution à s’ouvrir prudemment et progressivement à ces outils thérapeutiques complémentaires.

Auteur : Brigitte Postel
Date : 26/11/2009
Source :
http://www.cancersdusein.curie.fr